Le collectif
Les Bertrands est un collectif de création pluridisciplinaire qui est né d’une rencontre à la grande halle de la Villette en juin 2015. Les futurs membres du collectif participaient alors au spectacle M.U.R.S de la compagnie La Fura Dels Baus.
Les profils qui le composent sont très divers : ils sont issus du théâtre, de la danse, de la production, du cinéma, de la programmation.
Le collectif a pour dénominateur commun le contexte politique et social dans lequel il s’est formé. Au début de l’année 2016, Les Bertrands commencent à se réunir autour d’un laboratoire hebdomadaire de recherche. Au même moment, certains d’entre eux participent activement aux mouvements de protestation contre la loi travail El Khomri ainsi qu'à Nuit Debout. Ils s’imprègnent de cet élan social pour penser leur propre fonctionnement : un travail artistique et logistique collectif ainsi qu’une organisation collégiale. La forme juridique du groupe est associative.
Le projet
Le contexte politique dans lequel s’est formé notre collectif a orienté nos recherches et notre mode de fonctionnement. La réforme du code du travail par la loi El Khomri donne naissance à un mouvement contestataire. L’état d’urgence mis en place par le gouvernement et les violences policières qui en découlent ont imprégné nos corps et nos esprits. Nous voulons parler du travail et du droit des travailleurs. Nous voulons parler de la société dans laquelle nous évoluons.
Le thème de l'abattoir nous a paru le plus pertinent donc. Et le plus contemporain de nos sociétés industrielles, dans lesquelles les ouvriers - de par l'organisation de leurs usines, la division du travail selon le modèle des 3/8 - ne disposent plus d'un espace commun pour se parler, se solidariser, s'entraider. Une humanité qu'on individualise et qu'on met en concurrence, un précipité de société, un miroir grossissant d'une organisation de la vie à laquelle nous sommes tous confrontés.
A l’écoute d’une émission de radio, notre terrain d’étude a émergé. Le documentaire « Les Saigneurs » de Vincent Gaullier et Raphael Girardot ainsi que le livre « Steak machine » de Geoffrey Le Guilcher ont complété nos recherches. C’est donc sur ces documents et d’autres à venir que nous nous appuierons. Sûrement nous inspirerons-nous également de « La Jungle » d’Upton Sinclair, du livre « Le peuple des abattoirs » d’Olivia Mokiejewski et des recherches de Temple Grandin sur la condition animale tel que « How to determine insensibility in cattle, pigs, and sheep in slaughter plants».
Nous voulons illustrer et montrer ces zones isolées et cachées où la condition humaine et animale est broyée par la machine. Nous voulons mettre en exergue les limites du système industrielle face à l’homme et à l’animal. Le projet porte sur la condition ouvrière dans les abattoirs et sur le rapport aux institutions régaliennes. Notre démarche est de montrer le paradoxe que génère notre société de consommation.
Pour cela, nous nous appuierons sur un travail de création collective de recherche au plateau, d’improvisation, de répétition des gestes. Nous nous servirons de ce langage commun existant que nous avons développé au sein de notre laboratoire hebdomadaire.

Historique
Le Labo
Depuis mars 2016, le lab# est un espace de recherche et de pratique hebdomadaire pour les membres du collectif. Ils y échangent leurs savoir faire, mettent en commun des compétences, amènent tous types de textes, théâtraux, politiques, juridiques, propre à nourrir leur travail. Puis ils tentent de traduire sur le plateau, par l'improvisation, les résultats de ces échanges.
Le TPV
En juillet 2016, fort de l'expérience du lab#, le collectif a disposé d’une résidence de dix jours au Théâtre Paris Villette. Le collectif disposait de l'ensemble du théâtre, salles de vie, bureaux, bar, toilettes, cuisine. Le travail s’est articulé autour de la tentative de questionner l'espace par la présence du corps et l'improvisation. Chaque salle du bâtiment était occupée d'une façon différente, à un rythme différent, avec un sens différent du sens usuel. Nous avons appelé ce travail “exploration de l’espace”. Il s'agissait ainsi de questionner l'espace social comme espace rationalisé, capitalisé, et de tenter - à notre échelle - de réinventer le commun, de le rendre à l'humain. Cette résidence a donné lieu à une présentation publique.
Les laboratoires d’Aubervilliers
En mai 2017, Les Bertrands ont bénéficié d’une mise à disposition de l’espace de la petite salle aux Laboratoires d’Aubervilliers. Un thème commun s'était dégagé en lab# autour du documentaire "Les Saigneurs" de Vincent Gaullier et Raphaël Girardot. Ils ont ainsi commencé à travailler sur le thème des abattoirs, qui leur a paru le plus pertinent pour cristalliser leurs recherches autour de la place du corps humain dans une société rationalisée à l'extrême. C'est autour de ce thème que se fera leur premier spectacle : Slaughterhouse.
Facebook
Présentation d'étape de travail :
Vendredi 29 juin - UNE SOIREE : DEUX PROPOSITIONS ARTISTIQUES
> 19h : Film sans titre pour brebis sans nom - Projection - Michaël Bernadat
> 19h30 : Slaughterhouse - 120 BPM/Boeufs par minute - Présentation d'étape de travail - Collectif Les Bertrands
